les Thamoud
Allah le Tout-Puissant envoya aux Thamoud leur frère Saleh(Pbsl) lequel dit: « Ô mon peuple, adorez Dieu. Point de divinité pour vous que Lui. De la terre, Il vous a créés et Il vous l’a fait peupler et exploiter. Implorez donc Son pardon, puis repentez-vous à Lui. Mon Seigneur est bien proche et Il répond toujours aux appels.» S 11: 61
En tout lieu et en tout temps, la mission du Messager de Dieu ne varie pas. Elle est la même, à savoir l’appel à croire et à adorer Allah (Dieu unique), l’invitation des peuples à Le connaître tout en démontrant la sagesse que revêtent Ses recommandations et ce qu’Il interdit. Car la connaissance du Très haut conduit à la connaissance et à la compréhension de l’univers. En prenant ses distances avec Dieu, on sombre inéluctablement dans les ténèbres où l’on ne voit que l’ombre des choses.
Ainsi, les infidèles qui déclinent l’offre du prophète et se conduisent à son égard avec dédain voient la vérité à l’envers. Ils récusent l’enseignement du messager parce que sa perception des choses n’est pas en adéquation avec leur manière de voir le monde, avec leur mode de penser et d’agir. La pureté et l’honneur prêchés par Saleh(Pbsl) est bien loin de l’impureté dans laquelle ils se complaisent et d’où ils tiraient par ailleurs beaucoup de plaisir. Il va de soi qu’un cœur aveugle perçoive les ténèbres à midi en plein été et conteste la vérité même lorsque celle-ci apparait à la lumière. Les Thamoud ont dénoncé le Prophète (Pbsl) et se disaient surpris par la foi de Saleh(Pbsl)) qu’ils croyaient proche de la leur. Ils dirent: «Ô Saleh, avant cela, tu étais un espoir chez nous. Nous interdirais-tu d’adorer ce qu’adoraient nos ancêtres? Cependant, nous voilà bien dans un doute troublant au sujet de ce vers quoi tu nous interpelles. » S 11: 62
Les Thamoud, selon ces versets voyaient en Saleh(Pbsl) auparavant un homme «sage » mais grande fut leur surprise lorsqu’il les invita à adhérer à la «nouvelle religion » autrement dit à abandonner celle qu’avaient suivi leurs ascendants. Ils vont être davantage étonnés que Saleh puisse s’opposer à leurs ancêtres. Les gens de Midian vont réagir quasiment de la même manière avec le Prophète Sho’aib (Pbsl) à qui ils diront: « Ô Sho’aib! Abandonner ce qu’adoraient nos ancêtres ou ne plus faire de nos biens ce que nous voulons, est-ce ton culte qui te le demande? Est-ce toi le patient, le bien dirigé? » S 11: 87
Ils faisaient ainsi remarquer à Sho’aib (Pbsl), que toute leur vie avait été régie par les croyances qu’il désapprouve, qu’ils vont adorer leurs dieux et entendent en rester là. Ils lui demandaient s’ils n’étaient plus libres d’utiliser leurs richesses comme ils le désirent, de dépenser leur argent à leur guise. Sho’aib (Pbsl) avait-il le monopole du bon sens, se demandaient- ils? Il n’est pas exclu que pareille situation se reproduise de nos jours.
Vous pouvez être ridiculisé si vous vous évertuez par exemple à expliquer aux gens les méfaits de la civilisation actuelle, la civilisation du matérialisme inhumain, devenue la nouvelle religion mais surtout la cause des malheurs qui agitent sans cesse l’humanité.
Par vos critiques, vous susciterez contre vous les mêmes réactions. Aujourd’hui comme hier, richesse et corruption ont presque toujours été des alliés. Pour leur fortune (argent, voitures, immeubles et autres extravagances), les riches n’hésitent pas à asservir et à corrompre les esprits. Demandez aux hommes de s’abstenir de corrompre, ils y verront une volonté de les voir régresser. Nos biens, vous disent les Thamoud, sont une grâce de Dieu. Ils sont si fiers de leur mode de vie qu’ils affirment qu’il n’a jamais existé par le passé meilleure civilisation que la leur. Evoquant la ferveur de leurs prédécesseurs, le Prophète Saleh (Pbsl) leur recommanda de se référer dans leur conduite à leur foi et à leurs actes. Ces modèles étaient malheureusement aux yeux des Thamoud des ignorants. Qu’apprend-on aux versets 11 à 13 de la Sourate La Vache
«Et quand on leur dit: ne semez pas la corruption sur la terre…», Lorsqu’on leur donne des conseils au sujet de la corruption, en les invitant de ne pas pervertir les esprits avec leurs palaces, leur parure, leurs buildings, et autres centres de divertissements,
«…. Ils rétorquent: au contraire nous ne faisons que ce qui est bien …. », il n’y a rien de mal dans les divertissements, plutôt c’est agréable.
« …certes ce sont eux les véritables corrupteurs mais ils ne s’en rendent pas compte…», ils ne se reconnaissent pas comme des corrompus.
«…Quand on leur dit: croyez comme les gens avant vous ont cru… », si vous avez comme vous dites de la considération pour ceux qui sont déjà partis et si vous vous souvenez de leurs œuvres,
« …ils répondent: «Croirons-nous comme ont cru lessots?», ils étaient des ignorants, ils n’avaient aucune civilisation. Nous a-t-on créés seulement pour travailler? Nous devons nous offrir du bon temps, le temps du plaisir.
«… C’est eux n’est-ce pas qui sont les sots mais ils ne le savent pas.»: qu’est-ce qui peut bien leur arriver?
Tout autant que les A’ad, les Thamoud étaient une brillante civilisation et l’un des traits saillants de celle-ci était l’architecture. Dans le verset 80 de la sourate Al Hijr, Allah va les surnommer «…les propriétaires de pierres…[3]»
Ils firent toutefois fortune dans le commerce transfrontalier dont ils tiraient d’énormes profits du fait, comme nous l’avons déjà souligné, de leur situation géographique avantageuse. Leur argent va leur permettre de construire de [4] belles maisons munies de jardins irrigués par les eaux de fontaine installées entre les palais imposant [5]. Ils élevèrent des édifices hors des montagnes où ils vivaient en été. Au regard des investissements que réalisaient les Thamoud, le Messager(Pbsl) d’Allah attira leur attention sur le caractère éphémère de la vie sur terre. Il leur rappela qu’elle avait une durée limitée, qu’ils ne pouvaient pas vivre éternellement et qu’il existait un Dieu qui gère le temps et l’univers.
Le Seigneur dira à travers Saleh: « Vous laissera-t-on en sécurité dans votre présente condition? Au milieu des jardins, de sources, et des cultures, et des dattiers aux fruits digestes? Et taillerez-vous habilement les maisons dans les montagnes? Craignez Dieu, donc et obéissez-moi et n’obéissez pas à l’ordre des outranciers qui mettent du désordre sur terre et ne réalisent pas de réformes. » S 26: 146-152
D’après l’histoire, les Thamoud auraient remplacé les A’ad sur le site ou alors les cités qu’ils occupaient. Ils avaient atteint un niveau de développement remarquablement élevé. La civilisation des Thamoud et des A’ad avait les mêmes traits caractéristiques mais celle des A’ad étaient nettement plus brillante. Que ce soit sur le plan économique ou scientifique, les A’ad primaient sur les autres. Selon une interprétation des versets coraniques, le
Prophète Saleh (Pbsl) avait interpellé les siens au sujet de leur enrichissement, de la corruption qui soutendaient cet enrichissement et les avaient prévenus contre les conséquences qui en découleraient. Naturellement, ce peuple avide d’argent et de richesse condamna le Messager (Pbsl) et l’accusa de tous les maux. Pour une immense majorité des Thamoud, il n’y avait pas meilleure manière de jouir de la vie que de vivre dans le luxe.
Ils étaient convaincus que l’argent rendait nécessairement l’homme heureux. Cette conception du bonheur n’était point celle du Prophète Saleh (Pbsl). Tandis que celui-ci voyait le monde à travers le prisme de la Lumière divine, les Thamoud voyaient les réalités à l’envers. Le contraste entre les deux visions va accroître les désaccords entre d’un côté ceux qui adhèrent au Message porté par le Prophète et de l’autre les partisans du matérialisme sans âme.
Le goût du luxe fait partie des causes de la division de la société en classes et de l’hostilité qui règne entre riches et pauvres. Il ne fait pas de doute que le penchant pour le luxe est en cause dans le rejet du Prophète par les plus riches. Ils l’ont désavoué et se sont exposés par conséquent à la colère de d’Allah. Faisons maintenant une analyse de la stratégie de propagation de la corruption et ses effets néfastes que certains à tort trouvent agréables. Généralement, les gens se satisfont de leur standing de vie lorsqu’ils constatent que d’autres membres de la société sont approximativement au même niveau qu’eux. Cette satisfaction durera aussi longtemps que personne de plus nanti n’émergera dans leur voisinage. Autre exemple: Les gens trouveront leur résidence très
confortable aussi longtemps qu’il n’y aura pas de tours autour d’eux. De même, ils se satisferont de leurs vêtements et d’autres biens qu’ils possèdent jusqu’au jour où ils réaliseront qu’autour d’eux, quelqu’un en a de bien meilleurs en termes de qualité et de quantité. Les gens seront fiers de ce qu’ils consomment, de ce boivent, de leurs us et coutumes (qu’ils soient bon ou mauvais) aussi longtemps que le monde autour d’eux aura le même mode de fonctionnement ou les mêmes habitudes.
Dès lors qu’ils observent le changement dans leur environnement, ils commencent à se voir autrement. Ce qui faisait auparavant leur fierté devient subitement méprisable. Ils se sentiront affligés et tristes. Ils seront dégoutés. Ils éprouveront pour leur vie un certain malaise. Alors les causes de ces tourments vous paraissent-elles étonnantes?
Qui a interrompu leur train-train quotidien, le sentiment de satisfaction qu’éprouvaient jusque-là les gens pour leur vie? Ce sont ces riches qui ont corrompu la vie de la majorité qui n’était pas assez nantis. Dans toutes les sociétés, la petite classe de privilégiés pervertit la majorité à l’effet simplement de profiter largement des plaisirs de la vie. Tout le monde ne peut pas être propriétaire de palaces.
Tous les membres de la société ne peuvent pas s’offrir les biens susceptibles de les arrimer au niveau de vie des plus aisés. Même en supposant cela possible, il faut savoir que les riches ont toujours l’ambition d’aller plus loin en matière de création des désirs. Et ces désirs entrainent la création de nouveaux moyens de satisfaction c’est- à-dire de nouveaux modèles pour un style de vie qui toujours doit les distinguer du commun des mortels, qui toujours doit les mettre au dessus de la mêlée.
Les riches s’emploient non seulement à rechercher plus de confort mais aussi à se glorifier, à s’exhiber et, par ce fait, à vexer les autres. Dieu dit: « Sachez que la vie présente n’est que jeu, amusement, vaine parure, une course à l’orgueil entre vous et une rivalité dans l’acquisition des richesses et des enfants. Comme de la pluie, la végétation qui en vient plaît aux cultivateurs, puis elle fane (tu la vois donc jaunie), puis elle devient sèche et cassante. Dans l’au- delà cependant est un dur châtiment et aussi un pardon et un agrément d’Allah. La vie présente n’est que jouissance trompeuse.» S 57: 20
La course à l’enrichissement et à la gloire ne connait pas de fin. Avec l’habitude, le cœur se désintéresse des choses qui lui ont fait plaisir. Il ne se réjouit pas pour longtemps de ce à quoi il tend à s’habituer. Une fois passés, les premiers moments de plaisir, il se