les A’ad
Dieu envoya aux A’ad leur compatriote Houd qui leur dit: « Ô mon peuple, adorez Allah. Vous n’avez point de divinité à part Lui. Vous n’êtes que des blasphémateurs. Ômon peuple je ne vous demande pas de salaire pour cela. Mon salaire n’incombe qu’à celui qui m’a créé. Ne raisonnez-vous pas? » S 11:50-51
«… Adorez Allah…; » suivez Ses ordres et obéissez à Ses commandements et non aux commandements de ses serviteurs comme vous-mêmes.
« … Vous n’avez point de divinité à part Lui … », il n’y apas d’autre divinité que Lui. Qui fait tomber la pluie? Qui gère la lune et le soleil? Qui a créé le jour et la nuit? Qui a créé les saisons? Qui est à l’origine de la rotation de la terre?
« …Vous n’êtes que des blasphémateurs… », vous avez inventé des fausses histoires au sujet d’Allah. Vous avez par exemple déclaré avoir reçu de lui la recommandation d’adorer les idoles.
« …Je ne vous en demande pas de salaire, mon salaire n’incombe qu’à Celui qui m’a créé » Il me payera pour ce que je fais.
«… Ne raisonnez-vous pas? ». Ne pouvez-vous pas laisser votre cerveau s’emparer de la vérité? Un homme normal doit pouvoir réfléchir à ce qu’il entend, retenir si c’est du bon et rejeter si c’est du mauvais. Ne faut-il pas que les gens cherchent à comprendre la réalité des choses par eux-mêmes? Ne pouvons-nous pas croire en Dieu et accéder à la vérité à travers la contemplation de la grâce universelle? Qui se charge de nous nourrir? Qui nous fournit de l’eau nécessaire à la vie? A Qui devons-nous la guérison après la maladie? Comme d’autres prophètes avant ou après lui, comme Noé, Houd (paix et bénédiction sur eux) proclama à son peuple la bonne nouvelle. Il lui dit: «…Adorez Allah, vous n’avez pas d’autre Dieu que Lui …»
Le noble Prophète (Pbsl) rappela aux siens:
« Il est le Créateur de l’univers, la vie de tous les êtres dépend de Lui. Il est le seul Etre à donner la vie. Il est le Manager Suprême, Lui seul est le Créateur, la Source de la vie et Responsable de l’action du moindre atome qui existe dans l’univers. Il approvisionne et n’est approvisionné par personne, car Il est unique et auto-suffisant. Si Allah te comble de malheur, Lui seul peut te délivrer. S’Il veut te gaver de Ses faveurs, nul ne peut L’en empêcher et la faveur n’arrive toujours que dans les proportions méritées. Oh peuple. Vous-mêmes avez fabriqué de vos mains les dieux que vous adorez. Comment pouvez-vous adorer des dieux que vous avez vous-mêmes pétris. Ne réalisez-vous pas qu’ils sont incapables de vous sauver ou même de se sauver contre le danger? Oh peuple! Pourquoi fuyez-vous le Créateur du ciel et de la terre pour suivre des idoles qui ne sont pour vous d’aucune utilité? Dieu n’accepte pas ces parodies que vos ancêtres et vous avez inventées.»
A ce plaidoyer, les A’ad répondirent: «Que tu nous exhortes ou pas, cela nous est parfaitement égal. Ce ne sont là que les mœurs des anciens, on ne nous châtiera sûrement pas.», S 26: 136-138
Houd repris: «Ô peuple, ne te laisse pas tenter par ce bas monde, ne te laisse pas séduire par ces richesses éphémères, alors comment pouvez-vous demander: «Qui est plus puissant que vous? Ne réalisez- vous pas que Celui qui vous a créé est plus puissant que vous? Quelle est cette fausse fierté, quelle ingratitude! » S 41:15
L’importante richesse des Houd (Pbsl) et le confort dans lequel ils vivaient les avaient déconnectés de la réalité. Ils se flattaient de leur habilité dans le commerce et s’étaient alors détournés de Dieu. La position géographique de leur pays en avait fait un centre du commerce(4) international.
Le pays des A’ad partait de l’Ouest de l’Euphrate et s’étendait jusqu’aux côtes méditerranéennes. La capitale inondée de richesses était si bien bâtie qu’on l’avait dénommée « Irama, la cité à la colonne remarquable dont la pareille jamais ne fut construite parmi les villes.» S 89:7-8
Le Très Haut nous révéla que ce peuple était travailleur et ingénieux, leur puissance économique reposait sur ces qualités. Suivons Allah dans ces versets (128-134) Sourate les Poètes:
« Bâtissez-vous par frivolité sur chaque colline un monument?» vous construisez des immeubles, des centres de divertissement, de grands et beaux châteaux et toutes ces extravagances… est-ce pour des besoins d’étalage? Est-ce pour y perdre seulement du temps? Ces édifices vous donnent-ils le droit d’accès au Paradis?
« Et édifierez-vous des châteaux comme si vous deviez demeurer toujours? », pensez-vous qu’en possédant les fabriques de soie et de complexes commerciaux, vous resterez éternels, vous semblez avoir oublié la mort. Toute votre richesse n’est que vanité. Elle cause beaucoup de tort aussi bien aux pauvres qu’aux riches. Elle développe la passion et entretient la corruption, la bassesse, et la prodigalité. Elle empêche l’accomplissement de la charité et d’une manière générale, de bonnes œuvres. En effet, elle éloigne de Dieu.
« Et quand vous sévissez contre quelqu’un, ous le faites impitoyablement…;» Et quand vous exercer le pouvoir, vous agissez en cruels tyrans. Vous êtes même prêts à tuer si jamais vous vous heurtez contre une résistance et ce d’autant que vous avez le cœur dur.
«…Craignez Dieu donc et m’obéissez», réfléchissez à ce que ces maisons, ces palaces, ces richesses vous rapporteront en fin de compte. Votre propension à l’accumulation résulte de l’envie, de l’esprit de compétition et du sentiment d’insatisfaction chronique.
«… Et craignez Celui qui vous aide… » craignez Celui à qui vous devez tout « …De ce que vous savez…; » référence à la bénédiction dont vous bénéficiez.
« …Qui vous aide de bestiaux…;» référence au bétail « …D’enfants et de jardin…;» référence aux vergers « …Et de source.» La source qui n’est qu’un don de Dieu, une grande bénédiction S 26:128-134.
Dieu n’envoie de Messager que là où il y a la vie, où les hommes sont établis de façon durable, et non parmi les peuples instables. Il ne les envoie pas dans les lieux isolés comme Hydrant qui n’était qu’un point de passage par lequel transitaient les commerçants venant de l’Inde et d’Extrême-Orient. Le Coran révèle: « Il n’est pas de ton seigneur de faire périr des cités avant d’avoir suscité dans la cité- mère (la capitale) un Envoyé …;» S 28: 59
Les historiens sont quasi unanimes sur la position géographique des Thamoud. Leur localité d’origine était située dans la région de Wadi-Al-Qura, le long de la route du pèlerinage, à partir des villes syriennes jusqu’à la Mecque. On a également signalé les Thamoud dans les villes jordaniennes conquises par l’Assyrien, le roi Sargon en 7 15 avant J.C. Si l’on s’en tient à cette description, on peut déduire que les Thamoud étaient proches de la Mecque. Les historiens grecs l’ont relevé dans leurs ouvrages. Ils ont situé leur pays à Al-Hejr bien qu’ils l’aient dénommé Thamudeni tandis qu’on l’appelait la terre d’Al-Hejr Agra. Si les Thamoud ont vécu dans cette région, indubitablement les A’ad devraient être établis sur le territoire de l’actuelle Syrie. Les A'ad et les Thamoud (arrivés après les A’ad) avaient l’avantage de la situation géographique très stratégique de leur territoire qui constituait un carrefour où se croisaient les routes de l’Ouest et de l’Est. Jusqu’à une époque récente, il est resté le point de convergence des populations venant de divers horizons notamment de trois grands axes routiers:
- l’axe commerciale qui part du Yémen et de Hijaz jusqu’en Syrie et une partie de l’Afrique en passant par le désert du Sinaï.
- la route qui va du Golfe arabique jusqu’en Syrie et l’Afrique en passant par le désert saharien
- la route qui part de la Perse, des rivages du Tigre et de l’Euphrate jusqu’en Syrie et à l’Ouest de la Méditerranée.
Les A'ad et ensuite les Thamoud tiraient d’énormes avantages économiques de leur excellente situation géographique. Etant au carrefour des échanges commerciaux internationaux, ils offraient plusieurs types de services aux usagers: transport, magasinage et sécurisation des marchandises, fourrage des animaux, restauration, chargement des commerçants etc.
Ils deviendront à la longue des commerçants et exerceront au-delà de leurs frontières. Au regard de leur organisation sociale, il est évident que les A'ad et les Thamoud étaient une grande civilisation. En témoigne ce verset de la Sourate «L’Araignée »: «De même, Nous anéantîmes les A’ad et les Thamoud- Vous les voyez clairement à travers leurs habitations - Le Diable cependant leur enjolivait leurs actions au point de les repousser loin du sentier; ils étaient pourtant invités à être clairvoyants.» S 29: 38
La culture scientifique et littéraire qu’ils avaient amplement développée était à la base de leur progrès.
La qualité exceptionnelle de leurs constructions (habitat, usines, centres commerciaux…) démontre a suffisance leur niveau élevé de connaissance dans le domaine des mathématiques et de l’ingénierie. Sur le plan de l’organisation sociale notamment, leur performance était avérée.
Naturellement, leur position les prédisposait à la recherche scientifique. Un adage bien connu de l’époque disait: « Là où il y a le business, l’esprit est fertile ». C’est dans ce contexte bien particulier que le Prophète Houd (Pbsl) invita ses populations à adorer Allah et à Lui obéir tout en les assurant que s’ils le font, Il fera tomber des cieux de la pluie sur eux et renforcera leur capacité. Les propos de Houd (Pbsl) sont naturellement ceux d’une personne qui connaît Dieu et Ses Lois. En effet, lorsqu’Il envoie un Messager à une nation et que celle-ci ne suit pas Son enseignement, elle est passible de châtiment corporel et spirituel qui peut s’exécuter en deux temps: une peine moins lourde d’abord pour réveiller les consciences et susciter la reconversion des cœurs puis le châtiment suprême dans le cas où les objectifs du premier ne sont pas atteints. Le verset 42 de la Sourate «Les Bestiaux » l’atteste fort bien:
«… Très certainement, Nous avons envoyé aux communautés d’avant toi…; » Nous leur avons envoyé des prophètes, comme nous t’avons envoyé Mohammad (Pbsl) mais eux, les ont rejetés, alors Nous avons sévi. «… Puis nous les avons prises par l’adversité et la détresse… » afin qu’ils prennent conscience et se repentent. « … Peut-être auraient-ils humblement supplié…; » peut-être seraient-ils revenus à Allah et se seraient-ils purifiés. L’affliction qu’ils subissent est le résultat de leurs péchés. Il suffit de revenir à Dieu et Il vous débarrassera des germes responsables de vos malheurs. Il mettra fin à vos souffrances et vous bénira.
Certains pensent très sérieusement que d’après le plan de Dieu, il y a des personnes destinées à aller au Paradis et d’autres condamnées d’office à finir en enfer. Cette opinion peut relever d’un esprit septique. En tout cas, elle n’est pas soutenable. Elle l’est d’autant moins qu’elle est contraire aux valeurs d’amour et de justice que Dieu lui- même a prescrites aux hommes. L’appel d’Allah s’adresse à l’ensemble de l’humanité. Quand des gens s’obstinent à fuir le Créateur et ne veulent point se repentir, ils n’attirent pas vers eux Sa bénédiction, loin s’en faut. Miséricordieux qu’Il est néanmoins, Allah leur offre toujours l’opportunité de se repentir. Il dit dans les versets 94 et 95 de la Sourate Les Limbes Al A’araf
« Nous n’avons envoyé aucun prophète dans aucune cité sans que Nous n’ayons pris ses habitants par l’adversité et la détresse afin qu’ils implorent le pardon.» Si ses habitants rejettent l’appel du Messager, Dieu les soumet au stress, Il leur inflige une calamité.
« … Peut-être seraient-ils humiliés…; » eu égard aux peines les accableront, peut-être reviendraient-ils à Dieu
« …Puis Nous avons changé: du bien à la place du mal….;» quand bien-même, le mal serait enraciné dans leur cœur, Il leur donne tout ce qu’ils désirent pour qu’en se livrant aux jouissances de ce monde, ils Lui soient reconnaissant et Lui rendent grâce. S’ils ne le peuvent, alors, ils seront ruinés.
«... au point qu’oubliant tout…; » au point où, étant devenus riches et ayant accumulé beaucoup de richesses, ils perdent la tête parce qu’ils n’auront pas su apprécier la grâce et la générosité du Très-Haut. Ils auront tout oublié
«… ils dirent: c’est nos ancêtres que la détresse et l’aisance touchaient…; » ils diront que leurs parents en leur temps ont connu des joies et des peines mais ne l’ont pas liées à leurs bonnes ou mauvaises œuvres. Ils se disaient qu’il s’agissait du hasard de circonstance et n’y accordèrent pas une importance particulière.
« Eh bien Nous les avons saisis soudain cependant qu’ils n’avaient pas conscience.» Ils furent surpris par la destruction.
En admettant que dans Al Azal (le monde de la préexistence) Dieu, à l’issue d’un jugement, ait déterminé le sort de chacun d’entre nous et qu’ici-bas nous soyons simplement à la merci du destin qui nous entraine, d’après les tenants de la thèse de la prédestinée, quel intérêt aurait-Il à nous envoyer des Messagers? Que serait le sens du châtiment qu’il inflige à l’homme dans ce bas-monde? Ces interrogations rendent évidente la fausseté de leur raisonnement. Au-delà des enseignements des Messagers, le Tout-Puissant nous a dotés de la raison, de la faculté de penser grâce à laquelle l’homme peut déchiffrer l’univers et garder toujours présent à l’esprit l’existence d’un Coordonnateur suprême.
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