CHAPITRE 7
Par-terre se trouvaient des centaines de pierres et de branches lancées depuis des temps immémoriaux par autant d'aventuriers en quête de mondes parallèles qui avaient eu la même idée que Cyrille pour en trouver l'entrée.
Bruno regardait cette contrée nouvelle qui s'offrait à lui. Elle ressemblait au côté d'où ils venaient : une étendue vallonnée baignée de soleil. Seulement, il n'y avait pas la moindre plante ni le moindre brin d'herbe. L'endroit s'apparentait à un désert dans lequel régnait une étonnante sérénité.
Cyrille, à la vue de ses camarades, s'écria : " Mais qu'est-ce que vous fichiez ? Je pensais que vous alliez me suivre ça fait des plombes que j'attends.
- Nous avons pris le temps de mettre en place les mesures de sécurité nécessaires et nous voilà, rétorqua sèchement Marc-Antoine que cette remarque avait piqué au vif.
- Oui, juste quelques minutes, ajouta Bruno.
- Comment ça quelques minutes ? Je vous attends depuis des heures, s'indigna Cyrille.
- Le temps dans Omnia passe plus lentement, expliqua Marc-Antoine. Pour nous ça n'a duré qu'un instant.
- Je n'ai rien vu sur ce sujet en ligne, remarqua Bruno.
- Je l'ai lu dans les vieux cahiers de mon grand-père. Ceux qu'il a rédigés ... quand il a visité Omnia, expliqua-t-il avec une certaine fierté.
- C'est pas possible ! Ton grand-père est déjà venu ici ?
- Voici la première section d'Omnia : "Le Monde Instinctif" comme l'a appelé mon grand-père. D'après son journal tout ici est guidé par nos désirs primaires.
- Manger, dormir ..? demanda Bruno.
- Euh, plutôt l'instinct de survie, de reproduction etc... continua Marc-Antoine.
Un frisson parcouru le dos des deux autres.
- Que faut-il faire selon toi ? s'inquiéta Cyrille qui n'avait pas encore fait de commentaires depuis la révélation de son jeune compagnon.
- Pas compliqué, Omnia va nous envoyer des épreuves de survie. De cette manière, nous pourrons grandir à travers l'adversité et nous rapprocher de notre but. Mais ça ne va pas être drôle.
- Et c'est quoi exactement notre but ? interrogea Cyrille d'un air narquois, les bras croisés en signe de défi.
- Ce sont les raisons qui t'ont poussées à entreprendre ce voyage, qu'elles soient conscientes ou pas.
- Moi, dit Bruno, je cherche mon frère qui a disparu dans ce monde.
- Que venait-il y chercher ? demanda Marc-Antoine intéressé.
- Des réponses à ses problèmes, je suppose. Il a toujours été en conflit avec papa.
- Moi, ce n'est que pour la science, menti Marc-Antoine en regardant ses chaussures.
Cyrille ouvrit la bouche puis se ravisa aussitôt et marmonna: " Ça vous regarde pas. "
Au loin, de drôles de nuages se formaient pendant qu'un vent violent se levait sans raison apparente. La poussière se soulevait et tournoyait de plus en plus rapidement. Les trois jeunes gens, d'abord surpris, sentaient la nervosité les gagner. Ils regardaient fixement la nature se déchaîner en s'abritant derrière leur sac à dos comme pour mieux respirer.