Omnia - Les Frontières du Possible by Billy J. Burton - HTML preview

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CHAPITRE 8

Une tornade s'était levée et s'avançait sans relâche. Il était inutile de se sauver car aucun abri n'était visible. Malgré cette réalité, les trois adolescents reculaient instinctivement, muscles tendus, cherchant vainement du regard quelques échappatoires.

La violence des éléments rendait la respiration difficile. Leurs poumons fonctionnaient avec peine de par la pression de l'atmosphère. Bientôt, ils se trouvèrent dans "l'œil du cyclone", tout air y avait disparu. Leur cerveau manquant d'oxygène se mit à créer des hallucinations.

Bruno se revit durant l'altercation, entre lui et  son grand-frère, presque deux ans auparavant, au sujet de la fille qu'il fréquentait. Grégoire, lui conseillant de ne plus sortir avec "cette meuf de mauvaise réputation" n'avait rencontré que la fureur de Bruno, lui d'ordinaire plutôt calme. Il faut dire que la "meuf" en question était plutôt jolie et la première à s'intéresser à lui pour autre chose que sa réussite scolaire. Dans sa colère, il avait insulté son frère et l'avait traité de jaloux. Pendant longtemps, il avait regretté sa réaction vu la peine lue dans les yeux de Grégoire. Tout ça pour s'apercevoir, deux semaines plus tard, qu'elle était sortie avec un garçon plus âgé, pendant une soirée, devant tous leurs potes. Grégoire avait trouvé en lui la décence de ne pas en parler, de peur de retourner le couteau dans la plaie. Leur complicité en avait souffert depuis ce jour.

Marc-Antoine, quant à lui, se retrouva mentalement au bord de la piscine où il devait, par vengeance, maintenir la tête de sa cousine sous l'eau, manquant de peu de l'envoyer à l'hôpital. Dorothée, 3 ans plus jeune que lui, autant par jeu qu'incompréhension , avait traité son cousin de "crétin bizarre". Celui-ci, rendu fou de rage par les multiples agressions dont il avait fait les frais depuis que ses camarades avaient appris qu'il était surdoué, n'avait rien trouvé de mieux pour la faire taire que de lui "inonder les voix respiratoires" comme il l'avait expliqué aux adultes ayant plongé pour aider la petite fille. A cause de cette altercation son père et son oncle ne devaient plus jamais se parler et Marc-Antoine avait été envoyé chez le psychologue.

Cyrille se revoyait en voiture au côté de sa mère, se disputant avec elle, comme à son habitude. Sa petite sœur assise à l'arrière s'adonnait au coloriage. Sa mère excédée, ne regardant plus la route, avait tragiquement manqué un virage. Malheureusement, la petite ne s'en était pas sortie. Sa mère avait toujours blâmé Cyrille pour la disparition de sa sœur, leur relation, déjà mauvaise, s'était dégradée jusqu'à un point de non-retour.

Les trois compagnons étaient pris de panique, autant à cause du manque d'oxygène que par le fait de devoir affronter, à nouveau, la pire situation de leur vie. Se trouvant, dans leur cauchemar, juste avant le moment où tout avait basculé et ayant l'impression d'avoir une deuxième chance, leur réflexe de survie les poussa à réagir différemment.

Bruno promit à son frère de rompre avec la meuf en question.

Marc-Antoine s'éloigna de la piscine et monta dans sa chambre taper dans un oreiller pour se calmer les nerfs.

Cyrille, pour la première fois de sa vie, ne répondit pas à sa mère et parut accepter ses remarques.

En un instant, la tornade se calma et l'air se remit à pénétrer les poumons des trois adolescents évanouis.

Marc-Antoine s'étant éveillé le premier, poussa un grand cri …