Entretiens / Interviews / Entrevistas by Marie Lebert - HTML preview

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[Entretien 26/01/2000 // Entretien 13/11/2000]

*Entretien du 26 janvier 2000

= En quoi consiste le site web de votre société?

Le site Ernst & Young France a été créé en 1998. Dans un premier temps, ils'agissait simplement d'un site de communication sur notre société et nosactivités. Depuis, ce site s'est naturellement enrichi et développé.

(Depuis cetentretien, la société a fusionné avec Cap Gemini pour devenir CGEY (Cap GeminiErnst & Young), ndlr.)

= Quels sont les changements apportés par l'internet dans votre vieprofessionnelle?

Internet a changé (et change) notre vie professionnelle sous deux aspects:

- accès aux données pour nos consultants, sur les clients, les clientspotentiels, etc. Ce sont les aspects communication / information.

- Internet a généré de nouveaux besoins dans les entreprises et, en conséquence,les sociétés de conseil en management ont développé (et développent) dessolutions de commerce électronique pour répondre à ces préoccupations. C'estdonc un tout nouveau panel d'activités qui est offert aux sociétés de conseil.Cela changera profondément le monde du consulting, et des investissementsimportants sont en cours pour le développement de ces solutions e-quelque chose.

= Comment voyez-vous l'avenir?

Ma vie de consultant sera, à court terme, également influencée par ledéveloppement de services en lignes à travers internet. Pour certaines activitésde conseil, des réponses directes peuvent être apportées aux clients réels etpotentiels par des spécialistes d'un sujet donné, à travers le web. On évoluevers le conseil en ligne.

= Que pensez-vous des débats liés au respect du droit d'auteur sur le web?

A partir du moment où internet, par conception, est un "monde ouvert", leproblème des droits d'auteurs est complexe. A mon sens, il y a peu de solutionsà ce problème.

= Comment voyez-vous l'évolution vers un internet multilingue?

Peu de chances, à mon avis, de voir un internet multilingue. Malheureusement lepoids de l'anglais est trop fort, et la duplication des textes/informationsn'est pas réaliste.

= Quel est votre meilleur souvenir lié à l'internet?

C'est quand je trouve rapidement l'info que je cherche.

= Et votre pire souvenir?

C'est à l'inverse lorsque je n'en sors pas!

*Entretien du 13 novembre 2000

= Quoi de neuf depuis notre premier entretien?

Nous avons fusionné avec Cap Gemini pour devenir CGEY (Cap Gemini Ernst &Young). De 800

consultants en France, nous sommes passés à 12.000, et 67.000dans le monde. La mise en place de la nouvelle organisation m'a beaucoup occupé,en plus de mon activité habituelle.

= Utilisez-vous encore des documents papier?

Non. Pratiquement rien en interne pour la gestion, tout est fait à traversl'internet et/ou Lotus notes. Liaison internet également avec les clients pourles offres commerciales, les documents de projets, les mémos…

Seuls lescontrats restent sur papier. Je reçois peu de courrier extérieur sur papier (quiest d'ailleurs le signe d'un contenu probablement peu intéressant!). Je lis lapresse à travers les bases de données. Bien sûr, les journaux au petit déjeunerrestent nécessaires! Quant aux livres, c'est vrai, je les utilise toujours.

= Les jours du papier sont-ils comptés?

Dans ce contexte, dans mon métier de consulting, les jours du papier sontcomptés. Par contre, dans ma vie personnelle, si j'utilise le courrierélectronique pour la correspondance, les livres ne sont pas détrônés, ou en toutcas ils sont moins affectés.

= Quelle est votre opinion sur le livre électronique?

Je n'ai pas d'expérience e-book. Le plaisir de la lecture commence, pour moi,par une visite et une discussion avec le libraire spécialisé. Il se poursuit parla possession et la conservation du livre.

= Comment définissez-vous le cyberespace?

Comme l'"économie connectée" (de l'anglais "connected economy") où tous lesagents sont reliés électroniquement pour les échanges d'information.

= Et la société de l'information?

C'est un vieux concept, dont on parlait déjà en 1975! Seules les technologiesont changé.

[EN] Jacques Pataillot (Paris)

#Management Consultant with the firm Cap Gemini Ernst & Young

*Interview of January 26, 2000 (original interview in French)

= Can you tell us about your company's website?

The Ernst & Young France website was created in 1998. It started out as just anadvertisement for the firm and its activities and grew naturally from there.

= How did using the Internet change your professional life?

The Internet changed (and changes) our professional life in two ways:

- It provides our consultants with data about present and possible clients.

These are the communication/information aspects.

- The Internet has generated new needs among firms, so management consultancieshave and are developing e-commerce solutions such as eprocurement, efulfilment,etc. A whole new range of activities is available.

This will revolutionise theworld of consulting and major investments are being made to develop suche-solutions.

= How do you see the future?

In the short term, as consultants, we'll also be affected by the growth ofonline services through the Internet.

For some consulting, subject matterexperts can answer clients and possible clients through the Web. We're movingtowards online consulting.

= What do you think of the debate about copyright on the Web?

The Internet was conceived as an "open world", so copyright is a tricky probem.

I can't see much of a solution.

= How do you see the growth of a multilingual Web?

Unfortunately, a multilingual Internet is quite unlikely. English is too strong,and the duplication of texts and data isn't feasible.

= What is your best experience with the Internet?

When I can quickly find the information I'm looking for.

= And your worst experience?

The opposite situation — getting lost when I'm looking for something.

[ES] Jacques Pataillot (Paris)

#Consultor en Management en la firma Cap Gemini Ernst & Young

*Entrevista del 26 de Enero de 2000 (entrevista original en francés)

= ¿Podría Ud. presentar el sitio web de su firma?

La dirección Ernst & Young Francia fue creada en 1998. Al principio, se tratabasimplemente de una dirección de comunicación sobre nuestra empresa y nuestrasactividades. Desde entonces, se ha desarrollado y enriquecido naturalmente.

= ¿Cuáles son los cambios obtenidos por Internet en su vida profesional?

Internet ha cambiado (y sigue cambiando) nuestra vida profesionnal en dosaspectos:

- Acceso al saber para nuestros consultores y sobre lo que concierne a nuestrosclientes, las perpectivas u objetivos, etc. Es lo que llamamos los aspectoscomunicación/ información.

- Internet ha generado nuevas necesidades en las empresas y, por consecuencia,las sociedades de consultoría en gestión han desarrollado (y siguendesarrollando) soluciones de comercio electrónico para responder a esaspreocupaciones: por ejemplo la intervención, la realización, etc. Por eso, es unpanel de actividades completamente nuevo que se ofrece a las sociedades deconsultoría. Eso va a cambiar de manera profunda el mundo de la consultoría y seestán haciendo grandes inversiones para desarrollar tales soluciones.

= ¿Cómo ve Ud. el futuro?

Nuestra vida de consultor será, a corto plazo, también influenciada por eldesarrollo de los servicios en línea vía Internet. Para algunas actividades deconsultoría se pueden dar respuestas directas a los clientes/

perspectivas pormedio de expertos en la materia, vía la Red. Evolucionamos hacia la consultoríaen línea.

= ¿Qué piensa Ud. de los debates con respecto a los derechos de autor en la Red?

A partir del momento en que Internet es un "mundo abierto", por concepción, elproblema de los derechos de autor es muy complejo. En mi opinión, hay pocassoluciones para este problema.

= ¿Cómo ve Ud. la evolución hacia un Internet multilingüe?

Creo que hay pocas posibilidades de ver un día un internet multilingüe.

Desafortunadamente, el peso del inglés es demasiado fuerte y la duplicación de textos/ informaciones no es realista.

= ¿Cuál es su mejor recuerdo relacionado con Internet?

Es cuando encuentro rápidamente la información que estoy buscando.

= ¿Y su peor recuerdo?

Al revés, cuando estoy perdido!

NICOLAS PEWNY [FR]

[FR] Nicolas Pewny (Annecy)

#Créateur des éditions du Choucas

"Vous aimez les livres? l'art? la photo? la littérature? les polars? Vous êtesau bon endroit. Bienvenue!"

(extrait du site web) Les éditions du Choucas ontmalheureusement cessé leur activité en mars 2001. Une disparition de plus àdéplorer chez les petits éditeurs indépendants. Fort de son expérience dans ledomaine de la librairie, de l'édition, de l'internet et du numérique, NicolasPewny met maintenant ses compétences au service d'autres organismes.

[Entretien 08/06/1998 // Entretien 29/07/1999 // Entretien 30/07/2000 //

Entretien 14/06/2001]

*Entretien du 8 juin 1998

= Quel est l'historique de votre site web?

Le site des éditions du Choucas (fondées en 1992, ndlr) a été créé fin novembre1996. Lorsque je me suis rendu compte des possibilités que l'internet pouvaitnous offrir, je me suis juré que nous aurions un site le plus vite possible. Unpetit problème: nous n'avions pas de budget pour le faire réaliser. Alors, auprix d'un grand nombre de nuits sans sommeil, j'ai créé ce site moi-même et l'aifait référencer (ce n'est pas le plus mince travail). Le site a alors évolué enmême temps que mes connaissances (encore relativement modestes) en la matière ets'est agrandi, et il a commencé à être un peu connu même hors de France etd'Europe.

= Quel est l'apport de l'internet dans votre vie professionnelle?

Le changement que l'internet a apporté dans notre vie professionnelle estconsidérable. Nous sommes une petite maison d'édition installée en province.L'internet nous a fait connaître rapidement sur une échelle que je nesoupçonnais pas. Même les médias "classiques" nous ont ouvert un peu leursportes grâce à notre site.

Les manuscrits affluent par le courrier électronique.Ainsi nous avons édité deux auteurs québécois.

Beaucoup de livres se réalisent(corrections, illustrations, envoi des documents à l'imprimeur) par ce moyen.Dès le début de l'existence du site, nous avons reçu des demandes de pays ounous ne sommes pas (encore) représentés: Etats-Unis, Japon, Amérique latine,Mexique, malgré notre volonté de ne pas devenir un site commercial mais un sited'information et à connotation culturelle (nous n'avons pas de système depaiement sécurisé, etc., nous avons juste référencé sur une page les librairesqui vendent en ligne).

= Comment voyez-vous l'avenir?

J'aurais tendance à répondre par deux questions: pouvez-vous me dire comment vaévoluer l'internet Comment vont évoluer les utilisateurs? Nous voudrions bienrester aussi peu commercial que possible et augmenter l'interactivité et lecontact avec les visiteurs du site. Y réussirons-nous? Nous avons déjà reçu despropositions qui vont dans un sens opposé. Nous les avons mis en veille. Mais sil'évolution va dans ce sens, pourrons-nous résister, ou trouver une voiemoyenne? Honnêtement, je n'en sais rien.

*Entretien du 29 juillet 1999

= Pouvez-vous décrire votre site web?

Il y a bientôt trois ans (déjà…) que nous avons créé notre site web (finnovembre 1996, ndlr). "Vous aimez les livres? l'art? la photo? la littérature?les polars? Vous êtes au bon endroit. Bienvenue!" C'est avec ces mots que nousaccueillons les visiteurs de notre site où nous tentons de faire partager noscoups de coeur et nos passions. Tous nos titres récents y sont présentés, onpeut contacter nos auteurs, participer à un jeu-concours, consulter le début -parfois le texte intégral - des nouveautés. Le texte intégral? Oui, nous croyonsà la survie du livre dans son format classique parallèlement au formatélectronique. Le livre, ce n'est pas seulement un texte. C'est aussi un objetque l'on aime toucher, montrer, emmener en voyage, prêter…

Nous pensons que lefait de pouvoir consulter le texte incite à se procurer le livre (si on a aimébien sûr).

= Quelle est votre activité sur le réseau?

La maintenance et les mises à jour du site, le courrier électronique, etc. sontdevenus pour moi une tâche quotidienne s'ajoutant aux autres: mise en page destextes, correction, création des couvertures, rapport avec les auteurs, avec lesmédias, suivi de la distribution-diffusion, etc. Car comme dans d'autres petitesmaisons d'édition nous faisons tout nous-mêmes (sauf l'impression). A la suitede la mise en ligne de Corrida, l'exposition virtuelle Lorca-Puig, et plusrécemment du site pour la recherche de sponsors pour Mon copain de Pékin, unlivre de photographies dédié à Pékin, il semblerait que nous soyons amenés àcréer des sites ayant un rapport avec l'art et/ou le livre.

= Quoi de neuf depuis notre premier entretien?

A part les réalisations citées plus haut, nous avons acquis un nom de domainechoucas.com - l'ancienne URL teaser.fr/choucas reste cependant toujours valable.Nous avons mis le début de chaque livre en format PDF et pour quelques livres letexte intégral en ligne. Un jeu-concours qui remporte un certain succès a aussiété mis en place. On peut gagner le livre de son choix. Beaucoup de nosvisiteurs nous reprochaient de ne pouvoir acheter en ligne sur notre site. Aprèspas mal d'hésitations nous avons choisi Alapage pour la qualité de son serviceet pour la fiabilité de leur base de données. Néanmoins la page des librairiesen ligne est toujours sur notre site si l'on préfère acheter ailleurs. Nousavons déjà quelques interviews d'auteurs disponibles en RealAudio sur une de nospages. Nous allons essayer d'en faire d'autres avec de la vidéo.

Enfin unealternative du site en DHTML, Javascript, Flash, existe. Nous la mettronsparallèlement en ligne à l'automne (1999).

= Que pensez-vous des débats liés au respect du droit d'auteur sur le web?

Je me demande s'il faut un droit particulier pour le web. Les lois existentdéjà. Et les contrevenants existaient bien avant la popularisation del'internet. Enfin, si ces débats plaisent au ministère de la Culture…

Lesoutien à la publication, à la distribution, à l'existence du livre me semblentplus importants, si l'on veut éviter que l'édition, dans le futur, ne soitl'apanage de deux ou trois grands groupes. Évidemment cette action-là est moinsmédiatique.

= Comment voyez-vous l'évolution vers un internet multilingue?

Chaque langue possède son génie propre. La difficulté, c'est de ne pas le perdreen route.

= Quel est votre meilleur souvenir lié à l'internet?

Un message enthousiaste d'un prêtre bouddhiste du Tibet qui a adoré l'exposition Lorca.

= Et votre pire souvenir?

Un orage tandis que j'envoyais l'image de la couverture à un auteur. Plusrien… le néant. Plus d'ordinateur.

Heureusement que je sauvegarde tout au furet à mesure. Chez l'auteur tout a "sauté" aussi, et il n'y avait pas d'orage.Dans la présentation du livre Sanguine sur Toile (d'Alain Bron), on lit: "Lesimages ne sont pas si sages. On peut s'en servir pour agir, voire pour tuer…"Le contexte m'avait fait ressentir une peur instinctive, jusqu'à ce que lalogique reprenne le dessus.

*Entretien du 30 juillet 2000

= Quoi de neuf depuis notre dernier entretien?

Notre activité d'éditeur s'est comme prévu enrichie d'activités liées àl'internet.

Nous venons de mettre en ligne la version française d'un site de montagne et devacances. D'autres sites sont en cours de réalisation et nous intervenonssouvent en tant que consultants (référencements, veille concurrentielle, design,etc.).

Nous avons trois titres en format électronique disponibles en partenariat avec00h00.com: Perles noires (ouvrage collectif), Les Banquiers du temps, de DanielIchbiah, et Sanguine sur toile, d'Alain Bron (Prix du Lions Club International2000). D'autres devraient suivre.

Bientôt trois autres titres en partenariat avec MobiPocket seront disponibles enformat MobiPocket Reader compatible Palm OS, Psion, Windows CE: Un, et autresmécomptes, de Daniel Bouillot, On achève bien les cadavres, de Fred Belin, etLoto Meurtrier, de François Quentin (Prix Edmond Locard 1999).

= Utilisez-vous encore des documents papier?

Nous en utilisons bien sûr. Le livre papier, lorsque l'impression avec lestechniques modernes sera meilleur marché, devrait devenir l'allié du livreélectronique.

= Les jours du papier sont-ils comptés?

Cela dépend de quel domaine il s'agit. Je pense que le temps des dictionnaireset encyclopédies et autres ouvages de références techniques et scientifiques"papier" est compté. Pour les romans ou les beaux livres, cela dépend del'évolution des deux supports.

= Quelle est votre opinion sur le livre électronique?

Je pense qu'on est loin des formats et des techniques définitifs. Beaucoup derecherches sont en cours, et un format et un support idéal verront certainementle jour sous peu.

= Quelles sont vos suggestions pour une meilleure accessibilité du web auxaveugles et mal-voyants?

Je n'ai pas de suggestion particulière à formuler. Sauf peut-être que l'on donneplus de moyens pour une meilleure accessibilité. Cela vaut pour l'accès àl'internet en général, d'ailleurs.

= Comment définissez-vous le cyberespace?

Je reprendrai volontiers une phrase d'Alain Bron, ami et auteur de Sanguine surToile (publié en 1999 par les éditions du Choucas): "un formidable réservoir deréponses quand on cherche une information et de questions quand on n'en cherchepas. C'est ainsi que l'imaginaire peut se développer (Ma correspondante enNouvelle-Zélande est-elle jolie? L'important, c'est qu'elle ait de l'esprit.)"

= Et la société de l'information?

Une société qui pourrait apporter beaucoup, si l'on empêche qu'elle ne rime tropavec "consommation" et tout ce qui accompagne ce mot. Mais il est déjà trop tardpeut-être…

*Entretien du 14 juin 2001

= Quoi de neuf depuis notre dernier entretien?

Je disais en réponse à une de vos questions: "Je me demande s'il faut un droitparticulier pour le web. Les lois existent déjà. Et les contrevenants existaientbien avant la popularisation de l'internet. Enfin, si ces débats plaisent auministère de la Culture… Le soutien à la publication, à la distribution, àl'existence du livre me semblent plus importants, si l'on veut éviter quel'édition, dans le futur, ne soit l'apanage de deux ou trois grands groupes.Evidemment c'est moins médiatique."

Et ainsi, comme si je le prévoyais, notre distributeur a déposé son bilan. Etmalheureusement les éditions du Choucas (ainsi que d'autres éditeurs) ont cesséleur activité éditoriale. Je maintiens gracieusement le site web pour témoignagede mon savoir-faire d'éditeur on- et off-line. L'incompétence des différentsministres de la Culture et la nullité de ce ministère me sidèrent. Une sorte de"franc-maçonnerie" au sens large du terme: il est catastrophique de ne pas enfaire partie et - à mon avis - désastreux pour son éthique personnelle d'enfaire partie. Ces gens n'oeuvrent que pour eux-mêmes avec les deniers descontribuables…

Enfin je ne regrette pas ces dix années de lutte de satisfactions et de malheurspassés aux éditions du Choucas. J'ai connu des auteurs intéressants dontcertains sont devenus des amis… Maintenant je fais des publications et dessites internet pour d'autres. En ce moment pour une ONG (organisation nongouvernementale) internationale caritative; je suis ravi de participer(modestement) à leur activité à but non lucratif. Enfin on ne parle plus deprofit ou de manque à gagner, c'est reposant.

HERVE PONSOT [FR]

[FR] Hervé Ponsot (Toulouse)

#Webmestre du site web des éditions du Cerf, spécialisées en théologie

*Entretien du 8 juin 1998

= En quoi consiste le site web du Cerf?

Pour les éditions du Cerf dont je m'occupe sur le plan internet, le site existeen lien avec les éditions, mais marginalement quand même: le serveur se trouveen dehors du Cerf, et il est géré par une personne extérieure au Cerf, moi-même.Bref, il s'agit plutôt d'un service rendu, dont on ne peut dire qu'il aitbouleversé la maison Cerf. Il reste que, par la grâce de Dieu, de plus en plusde consultants arrivent sur ce site, et que des commandes me sont adressées deplus en plus régulièrement, sans que nous les ayons cherchées, puisque le site aété créé en priorité pour rendre service aux chercheurs, et secondairement pourfaire de la publicité pour la maison et renouveler son image…

Mais j'ai constaté, et beaucoup de personnes m'ont confirmé, que les sites deservice pouvaient se révéler rentables, parfois plus facilement et plusrapidement que les sites commerciaux: l'exemple le plus connu est fourni par lessites de recherche sur internet. La suite envisagée pour le site Cerf ne devraitpas fondamentalement changer par rapport à ce qui se passe aujourd'hui: rendreservice aux chercheurs, faire connaître la maison en lui donnant une imagedynamique. Nous pensons certes un jour faire du site, ou d'un site voisin, unsite commercial: mais la maison ne peut se permettre, compte tenu de sa faiblesurface financière, d'être leader en ce domaine; les pas seront donc comptés ettrès prudents.

OLIVIER PUJOL [FR]

[FR] Olivier Pujol (Paris)

#PDG de la société Cytale et promoteur du Cybook, livre électronique Conçu par la société Cytale, le Cybook est le premier livre électroniqueeuropéen à être mis sur le marché (date exacte de commercialisation: 23 janvier2001). Il a les caractéristiques suivantes: 21 x 16 cm, 1 kg, un écran couleur10 pouces, tactile, rétro-éclairé, à cristaux liquides (LCD), avec unerésolution de 600*800, quatre boutons de commande, une mémoire de 32 Mopermettant de stocker 15.000 pages de texte, soit 30

livres de 500 pages, unebatterie lithium-ion d'une autonomie de 5 h, un modem 56 K intégré avec unconnecteur son, un port infrarouge, des extensions pour carte PCMCIA et port USBpermettant de brancher des périphériques, et enfin un prix: 867 euros. Il suffitd'une prise téléphonique pour connecter le Cybook à l'internet et téléchargerdes livres à partir de la librairie électronique située sur le site de Cytale,qui a conclu des partenariats avec plusieurs éditeurs et sociétés de presse etqui espère constituer rapidement un catalogue de plusieurs milliers de titres.

*Entretien du 2 décembre 2000

= Pouvez-vous vous présenter?

Olivier Pujol, PDG de Cytale, lecteur frénétique, et internaute. J'ai croisé ily a deux ans le chemin balbutiant d'un projet extraordinaire, le livreélectronique. Depuis ce jour, je suis devenu le promoteur impénitent de cenouveau mode d'accès à l'écrit, à la lecture, et au bonheur de lire. La lecturenumérique se développe enfin, grâce à cet objet merveilleux: bibliothèque,librairie nomade, livre "adaptable", et aussi moyen d'accès à tous les siteslittéraires (ou non), et à toutes les nouvelles formes de la littérature, carc'est également une fenêtre sur le web. Et ceci n'aurait pu exister sansinternet!

= Pouvez-vous décrire l'activité de Cytale?

Conception et commercialisation d'un livre électronique, conception,développement et gestion d'un site internet de diffusion de livres numériques,préparation et formatage de livres numériques.

= Pouvez-vous décrire son site web?

- Le premier site - "institutionnel" - a été créé en octobre 1999, à destinationdes professionnels et des investisseurs.

- Le deuxième site (relookage du premier) a été créé en mai 2000, pour tester unlook différent.

- Le troisième site - "libraire" - est en cours de réalisation.

= En quoi consiste exactement votre activité professionnelle?

Développer la lecture numérique en France, Europe, et plus.

= Comment voyez-vous l'avenir?

L'utilisation d'internet pour le transport de contenu est un secteur dedéveloppement majeur. La société a pour vocation de développer une base decontenu en provenance d'éditeurs, et de les diffuser vers des supports delecture sécurisés.

= Utilisez-vous encore beaucoup de documents papier?

Oui.

= Les jours du papier sont-ils comptés?

Les jours du papier ne sont pas comptés. Le support papier est parfaitementadapté à certains usages: la lecture numérique sur ordinateur n'est paspratique, et ce pour de nombreuses raisons. Elle ne s'est d'ailleurs pasdéveloppée du tout depuis dix ans.

Par ailleurs, le papier n'est pas seulement un support "obligé". C'est égalementun matériau noble, agréable, avec des qualités propres (toucher, odeur,flexibilité) qui font que son usage n'est en rien menacé (il s'impose mêmeparfois dans des secteurs inattendus comme la confection!).

Le livre électronique, permettant la lecture numérique, ne concurrence pas lepapier. C'est un complément de lecture, qui ouvre de nouvelles perspectives pourla diffusion de l'écrit et des oeuvres mêlant le mot et d'autres médias (image,son, image animée…).

Les projections montrent une stabilité de l'usage du papier pour la lecture,mais une croissance de l'industrie de l'édition, tirée par la lecture numérique,et le livre électronique (de la même façon que la musique numérique a permis auxmélomanes d'accéder plus facilement à la musique, la lecture numérique supprime,pour les jeunes générations commme pour les autres, beaucoup de freins à l'accèsà l'écrit).

= Quelles sont vos suggestions pour un meilleur respect du droit d'auteur sur leweb?

Utiliser des balladeurs dédiés et sécurisés pour la musique, et des livresélectroniques sécurisés pour la lecture.

Les mesures de protection des droits développées pour l'ordinateur sontsystématiquement détournées un jour ou l'autre, et ce, universellement. Unesolution de piratage trouvée à un bout de la planète peut être instantanémentmise à la disposition de tous, et à portée d'un simple clic. Le PC connecté surinternet aura beaucoup de mal à être sécurisé valablement dans un avenir proche.

Une autre solution serait d'imposer une "police planétaire du web", avec accèségal à tous les pays, et à tous les ordinateurs personnels. C'est orwellien, etun peu inquiétant, mais heureusement peu facile à mettre en place.

= Quelles sont vos suggestions pour une meilleure répartition des langues sur leweb?

Le concept même de répartition des langues est absurde. Par sa nature ouverte,le web est déjà aujourd'hui le meilleur outil de propagation et donc depréservation de langues qui, sans le web, pourraient être menacées d'extinction.La seule solution pour qu'une langue accroisse sa présence sur le web est queses promoteurs aient vraiment envie de se bouger!

Il faut se souvenir que l'imprimerie avait été accusée de sonner le glas detoutes les langues autres que le latin! La réalité a été que l'imprimerie, enpermettant à toutes les langues de se transmettre plus facilement, a provoqué lamort du latin.

Une suggestion? Les moteurs de recherche multilingues et les traducteursautomatiques.

= Quelles sont vos suggestions pour une meilleure accessibilité du web auxaveugles et malvoyants?

Le développement des moteurs de type BrailleSurf associés à de la synthèsevocale, et le respect par les concepteurs de sites de quelques règles(documentation des images, ou association de commentaires textuels à certainesapplications telles que les animations flash). Dès que notre site atteindra unniveau opérationnel suffisant, il sera entièrement adapté à cet effet (voir lesdirectives du gouvernement dans ce sens).