Histoire de l’Erudit by Mohammad Amin Sheikho - HTML preview

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Chapitre 7

L'arene De Combat

(Apparemment, la lutte est un sport amical, mais en réalité, il s’agit d’une lutte pour le moi)

Cette histoire nous présente un aspect de ce formidable personnage, monsieur M. Amin, à l’âge de douze ans.

Une fois, sa compagnie de garçons l’invita à assister en spectateur à certains matchs de lutte qui se livraient dans les rings. Ils le séduisirent en décrivant le charme des championnats et le plaisir qu’ils leur procuraient, et finirent par le convaincre.

Lorsqu’ils y arrivèrent, le round de lutte entre les personnes adultes était déjà fini, et c’était le tour des lutteurs plus jeunes, âgés de quinze ans et moins.

C’était le principe à cette époque-là.

Alors, le premier combattant monta sur le ring. Ce garçon là en voulait à maître M. Amin parce qu’il était le leader de tous les garçons du voisinage.

Comme son adversaire n’entrait pas dans l’arène, l’arbitre cria: « Où est ton adversaire?! »

Pointant notre garçon M. Amin du doigt, le jeune homme déclara: « Le voici! »

Ce jeune envieux espérait rabattre l’orgueil de M. Amin en triomphant de lui et en le rabaissant aux yeux de tous ses amis.

Ainsi, les gamins auraient une autre impression de lui et Mohammad perdrait sa place de prestige dans leurs cœurs. Il pensait qu’il vaincrait, le terrifiant garçon, puisqu’il avait trois ans de plus que lui, et aussi parce qu’il avait la maîtrise des arts du combat. Quant à notre héros, il n’en avait ni maîtrise ni connaissance. A ce moment là, il perçut le but réel de ce défi. Il était face à deux options difficiles: soit ne pas monter sur le ring, auquel cas on considèrerait cet acte comme un signe de lâcheté, soit y monter quoiqu’il ne sût rien sur l’art de la lutte!

En quelques minutes, un plan se développa dans sa tête pouvant lui permettre d’échapper à une telle situation. Il monta sur l’arène. Le match commença et l’arbitre se rapprocha pour les surveiller.

Lorsque les deux concurrents s’empoignèrent les mains de sorte que le plus fort pouvait jeter l’autre à terre, M. Amin profita de leur proximité et murmura à l’oreille de son adversaire, l’agresseur, en disant: « Hé, si nous terminons le round à égalité, je te donnerai deux majeedi [c’est-à-dire une livre d’or]. »

Puisque son adversaire gagnait un salaire chez le marchand des fruits et légumes, la proposition de Mohammad lui fit venir de l’eau à la bouche et sa résolution s’affaiblit face à la séduction de l’argent. Sitôt, il oublia son désir de grandeur et d’avilissement.

Ce garçon savait bien la droiture et l’honnêteté de notre héros, ainsi, il crut en lui et répondit favorablement à sa demande. Il se relâcha et fit semblant de combattre, souhaitant vraiment gagner de l’argent. Alors notre héros, monsieur M. Amin, saisit cette occasion pour faire un croc-en-jambe à son agresseur, qui trébucha et tomba. Ainsi, il perdit le round et le plus jeune, par son génie et sa dérobade, fut capable de vaincre celui qui cherchait à l’humilier et lui causer injustement du tort.

Le noble verset déclare:

« … Cependant, la manœuvre perfide n'enveloppe que ses propres auteurs. » [19]

Malheureusement, l’agresseur n'eut point de chance. Le mauvais garçon était vaincu et ne pouvait réaliser l’objectif des deux majeedi. Il ne les aurait reçues qu’en cas de match nul, mais il ne l’avait pas accompli.