Omnia - Les Frontières du Possible by Billy J. Burton - HTML preview

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CHAPITRE 10

Là, où se trouvait précédemment un désert vallonné sans aucun obstacle à perte de vue, on remarquait maintenant une prairie, de nombreux arbres, une rivière et même un petit chalet de bois.

Bruno, dans sa stupeur, incapable de prononcer le moindre mot, montra la cabane du doigt en émettant l'éructation de celui qui a vu un fantôme.

Les deux autres suivirent cette direction du regard, bouche bée, les yeux écarquillés, tellement ces apparitions leur semblaient difficiles à appréhender. Tous trois parcouraient l'étendue verte des yeux tentant de s'imprégner du moindre détail. Aucun son n'était perceptible autre que le gazouillis de la petite rivière et le bruissement de la brise dans les feuilles. Une odeur de pré et de fruits échauffés par le soleil embaumait. L'air semblait pur comme au premier matin du monde.

Cyrille fut la première à retrouver ses esprits. Elle s'avança vers l'arbre le plus proche et en inspecta les fruits.

Des milliers de belles cerises bien charnues couleur rouge sombre faisait ployer ses branches. Elle avança une main et en cueillit une qu'elle goûta non sans quelque appréhension.

C'était la meilleure cerise qu'elle n'aie jamais mangée, épaisse et juteuse à souhait, laissant apprécier un parfum délicat et légèrement acidulé long en bouche, presque addictif. Chose étrange cependant, elle ne possédait pas de noyau.

Marc-Antoine en mangea à son tour en commentant son repas d'un : " Hum délicieux ! Je suppose que le cerisier ayant été produit par génération spontanée, il n'y a nul besoin de noyaux pour en faire pousser de nouveaux." Remarqua-t-il par besoin de donner du sens aux apparitions.

Bruno qui n'avait pas bougé jusque-là, s'approcha d'autres arbres. Il contempla émerveillé les pommiers, les pêchers, et les poiriers de variétés différentes portant tous d’énormes fruits appétissants et parfaitement murs.

A quelques pas, l'espace se partageait entre des noisetiers et des noyers entourés de vignes. Du bon raisin noir ou blanc étincelait sous de lourdes feuilles vert-sombre aux nervures délicatement dessinées.

De l'autre côté, des buissons arborant framboises, myrtilles, cassis, groseilles et fraises des bois se disputaient l'attention des trois compères.

Pour avoir passé de nombreux étés, à la campagne chez ses grands-parents, l'incongruité de voir en même temps des fruits qui poussent normalement à différentes saisons sautait aux yeux de Bruno.

Il fît quelques pas vers la petite rivière. L'eau était parfaitement claire, cependant, aucun poisson n'était visible. Il y plongea la main et bût l'eau recueillie au creux de sa paume. Elle était fraîche et très pure comme une source de montagne.

Puis, il se dirigea vers le petit chalet en rondin. L'entrée était barrée par une porte, sans mécanisme de fermeture, qu'il suffisait simplement de pousser. Par curiosité, il entra pour en inspecter l'intérieur.