CHAPITRE 29
Ils furent irrésistiblement attirés l'un vers l'autre comme deux aimants de polarité complémentaire, évitant les obstacles, les animaux et les gens. Chacun sentait la conscience de l'autre prendre une place grandissante dans sa psyché. Puis, ils arrivèrent finalement à portée de pensée. Un dialogue mental et émotionnel s'engagea alors qu'ils n'étaient pas encore en vue l'un de l'autre.
Grégoire s'aperçut que son frère ne lui en voulait pas, que sa disparition n'avaient en rien diminué le respect qu'il éprouvait pour son ainé. Bruno compris le manque de repères de Grégoire, ses doutes et ses craintes, le pourquoi de son obsession pour Omnia. Il espérait devenir un pionnier, un héro aux yeux de tous, prendre de l'assurance avant son entrée dans la vie active, comprendre ses difficultés relationnelles avec son père, avec sa copine. Pour la première fois ils se virent tels qu'ils étaient réellement, sans les artifices des règles sociales, sans les non-dits, sans la peur du jugement. Leur lien se transformait en un attachement inconditionnel et indéfectible permanent.
Au détour d'un chemin, ils se trouvèrent enfin physiquement l'un en face de l'autre. Tout avait déjà été dit, compris, ressenti. Ils se bornèrent à se contempler avec un large sourire pendant un instant puis tombèrent dans les bras l'un de l'autre emplis d'une joie indicible.