Omnia - Les Frontières du Possible by Billy J. Burton - HTML preview

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CHAPITRE 33

Grand-père Philibert avait en effet rejoint Omnia pendant sa jeunesse. C'était une époque où internet n'existait pas. Sa recherche s'en était trouvée plus compliquée. Il avait été intrigué par une conversation avec un camarade de régiment qui était féru de lectures anciennes et dont le père tenait une boutique d'antiquités.

Celui-ci était tombé sur un ouvrage poussiéreux relatant une vieille légende de la région dans laquelle des gens se rendaient dans un monde parallèle dans l'espoir de trouver un sens à leur vie ou, tout du moins, un remède à leurs problèmes. Le récit était signé d'un patronyme étrange qui ne paraissait pas être du coin.

Philibert, fin observateur, avait remarqué des détails géographiques troublant de vérité pour qui connaissait bien les environs. Une fois son service militaire terminé, il avait prospecté et, fini par découvrir l'entrée d'Omnia.

Toutefois, il s'y était repris à plusieurs fois pour accéder jusqu'au Monde Spirituel n'étant pas préparé à ce qui l'attendait. Après la première tentative infructueuse, il avait commencé un journal afin d'y relater ses aventures. A de nombreuses reprises il avait réessayé jusqu'à ce qu'il atteigne la dernière et plus belle partie d'Omnia. Puis, sachant qu'une fois le Monde Spirituel atteint, il lui était dorénavant permis d'y retourner directement sans passer par les mondes Instinctif, Émotionnel et Mental, il avait décidé de rejoindre sa famille dans l'espoir d'en fonder une lui-même et de vieillir aux côtés de celle qui devait devenir la mère de ses enfants.

Grand-mère Augustine, comme elle serait connue des années plus tard, n'était pas femme à rêver de mondes parallèles, elle avait les deux pieds sur terre et aimait combler ses enfants et petits enfants. Aussi, n'avait-il pas insisté pour lui faire découvrir cette contrée à laquelle elle refusait de croire.

Quand le besoin se faisait sentir pour Philibert de prendre un peu de recul et de repos loin du tumulte de la vie, il prétextait une partie de pêche avec son vieux copain de régiment pour retourner avec lui à Omnia.

Le temps ne s'écoulant pas dans le Monde Spirituel d'Omnia, ils pouvaient s'octroyer quelques vacances et revenir presque à l'heure du diner le jour de leur départ, seul le temps de trajet jusqu'au vortex d'entrée comptant pour leur proches restés dans notre monde.

Il se doutait bien que Marc-Antoine avait trouvé son journal, mais jusqu'où avait il réussi à aller ? Malgré sa curiosité, il se devait de laisser son petit-fils faire son chemin seul, sinon il n'aurait peut être pas eu la résilience de parvenir jusqu'au bout.

Leur étreinte avait achevé de dissiper ce qu'ils ignoraient de la vie et des aspirations de l'autre. Chacun connaissait maintenant la fierté que le deuxième ressentait à son égard et exactement ce qu'il était venu chercher ici.

Pour donner plus de poids à ce que Marc-Antoine venait de comprendre, Philibert ajouta :

" Tu n'es pas bizarre, mon cher petit, tu es un surdoué avec tous les problèmes que cela entraîne mais aussi toutes les possibilités d'un avenir exceptionnel. Je suis très fier d'être ton grand-père "

C'était les mots qu'il avait toujours rêvé d'entendre. Ils déclenchèrent en lui un feu d'artifice de soulagement, de gratitude, ainsi que le sentiment d'être accepté et d'appartenir au genre humain.

Sans plus se lâcher, ils se dirigèrent vers le salon de la villa afin de rencontrer physiquement Bruno et Cyrille.