CHAPITRE 4
Sans attendre de réponse, Marc-Antoine passa la porte et se dirigea vers celle-ci. La pierre noire arrondie portait l'inscription suivante en lettre d'or : A mon bien-aimé - Adam Evensons - Amor Vincit Omnia.
" Ça y est, s'écrit-il ! Ce ne peut être que ça.
- Tu as raison, il est gravé "Omnia", chuchota Bruno qui lui avait emboîté le pas.
- C'est plus que ça. Il est écrit Adam Evensons.
- Connais pas.
- Si tu le lis correctement ça donne : Adam, Eve and sons ou si tu préfères Adam, Eve et leurs fils, leurs descendants au sens large. C'est un message qui nous est destiné.
- Noooooooon pas possible ! Que dit le message ? Interrogea Bruno exalté.
- Amor Vincit Omnia signifie L'Amour Triomphe de Tout en latin.
- D'accord, fit Bruno visiblement déçu par ce lieu commun mais impressionné par la culture de Marc-Antoine.
- Retournons dans ma chambre pour réfléchir."
Assis par terre en tailleur, entourés de tous les documents en leur possession les deux jeunes gens étaient plongés dans leur réflexion. Bruno qui se tenait la tête à deux mains, un signe de concentration intense chez lui, s'exclama :
" Et si c'était encore le nom d'un endroit.
- Hum, pourquoi pas." Admit son compagnon tout en dépliant la carte de la région qui avait guidé Bruno la nuit précédente.
Après quelques instants de recherche, celui-ci émit un sifflement de contentement.
" Tu es presque aussi génial que moi ! regarde ici !
- Le Chemin des Amoureux, lut Bruno dubitatif.
- Tu ne comprends pas ?
- Comprendre quoi ?
- Amor Vincit Omnia peut aussi vouloir dire : L'Amour Vainc Omnia . Ce peut être le point d'entrée.
- Mouais..., fit Bruno qui malgré le peu d'enthousiasme qu'il montrait, commençait à faire confiance au pouvoir de déduction de son jeune compagnon. Alors, allons-y cet après-midi et si on fait choux blanc on revient dormir ici."
Totalement d'accord avec cette idée et sûr de sa trouvaille, Marc-Antoine commença les préparatifs de départ.
* * *
Peu après le déjeuner, par une après-midi radieuse comme il en existe encore à la fin de l'été, avec excitation et nervosité, les deux camarades se mirent en marche vers leur destin.
Les sous-bois n'étaient pas encore totalement secs, une légère odeur d'humidité se mêlait à la brise légère et chaude qui les enveloppait. Des brindilles se brisaient sous leurs pas scandant le rythme de leur avancée.
Il ne leur faudrait qu'une heure ou deux pour atteindre la falaise et la randonnée promettait d"être agréable malgré le poids des sacs à dos.
Une fois sur le Chemin des Amoureux, un paysage vallonné de prairies jonchées de petites fleurs des champs apparu. Leur parfum sublimé par la chaleur du soleil montait délicatement aux narines. Des insectes butinaient laissant entendre leur vrombissement caractéristique et des oiseaux survolaient la scène en se répondant. On devinait la falaise au loin. Bruno ne put s'empêcher de se demander si c'était là le dernier paysage qu'il verrait de son monde à lui.
Quelle vue se dit-il ! C'est un vrai paradis pour les randonneurs et les amoureux ... de la nature.
En plissant les yeux, pour bloquer la luminosité trop grande du soleil, il lui sembla qu'un individu se tenait au bord du précipice.