Éducation Islamique de la Jeunesse by Mohammad Amin Sheikho - HTML preview

PLEASE NOTE: This is an HTML preview only and some elements such as links or page numbers may be incorrect.
Download the book in PDF, ePub, Kindle for a complete version.

Vingtième leçon

La prière motive les bonnes actions

(Histoire vraie)

Le Prophète (pbsl) a dit: « Celui qui abandonne la prière est dépourvu de tout bien. »

Sans nourriture ni boisson, l’homme ne peut vivre. Il mourra, naturellement. Également, sans prière, l’homme ne peut vivre. Si pour être vigoureux, leste et travailleur, l’homme a besoin de la nourriture, pour continuer à vivre, le cœur a besoin de la prière qui est sa part de nourriture et de boisson. Pour que l’âme humaine soit apte à l’accomplissement des bonnes actions, elle a besoin de nourriture. En matière de nourriture, le besoin de l’âme est plus pressant que celui du corps. Le corps peut rester toute une journée sans nourriture, ce qui n’est pas le cas chez l’âme. C’est pour cela qu’Allah lui a institué cinq repas par jour, afin qu’elle se fortifie de jour comme de nuit. Les aliments que le corps consomme sont constitués de viande, de légumes, de poisson, de pain, etc. Quant à l’âme humaine, elle consomme sa nourriture à partir de la prière, grâce au caractère de perfection et de vertu dont Allah l’a doté.

Allah Exalté soit-Il a dit:

Par la Salat, l’âme devient forte et robuste. Elle est éclairée par les lumières divines et teintée des qualités de la perfection telles que l’affection, la compassion et la bravoure. Elle s’engage dans l’accomplissement des bonnes actions à la mesure de l’amour qu’elle voue à Allah et la relation qu’elle a avec Lui. En vérité, quand un homme n’accomplit pas les bonnes actions, Allah ne peut pas l’agréer et par conséquent, il ne peut hériter du paradis. Cet homme se sera lui-même privé du paradis en causant la mort de son âme.

Maintenant, je crois que vous avez saisi le sens du hadith du Prophète (pbsl) qui dit: « Celui qui abandonne la prière est dépourvu de tout bien. » Quand on ne prie pas, on mortifie son âme parce qu’elle est privée de nourriture. Celui qui a un cœur mort ne peut accomplir aucune bonne action parce qu’il est dépourvu de tout bien. Comment peut-on accomplir une action alors qu’on est mort? Et celui qui n’accomplit pas les bonnes actions n’ira pas au paradis. Allah Exalté soit-Il a dit:

[ Sourate al-A`râf, verset: (43) ]

Il dit également:

[ Sourate an-Nahl (Les abeilles), verset: (32) ]

Tout musulman accomplit la prière suivant la description que je vous ai faite dans ce livre. Mais, il y a une différence entre celui à qui la prière procure les penchants et les sensations et la nourriture spirituelle et celui chez qui la prière ne suscite aucune sensation.

Si Allah Exalté soit-Il a institué la prière à l’homme, c’est pour qu’il devienne vertueux, amoureux et fier. C’est aussi pour que ses sensations grandissent et s’accroissent envers son Créateur et son Seigneur Gloire et Pureté à Lui. Ensuite, il sera apte à faire du bien à tout le monde, voire, à toutes les créatures. Le priant ne pourra plus nuire à une fourmi ou un oiseau, ou un chat ou un chien gratuitement. Il ne s’attaquera pas à la plante, ne gaspillera pas la nourriture ni l’eau. Voilà comment se présente le croyant qui prie. Il est l’incarnation du bien parce qu’il est sincère dans le culte de dévotion qu’il voue à Allah.

Les histoires de l’érudit humaniste Mohammad Amin Sheikho font partie des histoires réelles qui ont le mérite d’ancrer ces valeurs dans l’âme humaine. Ces histoires réelles, telles la lumière matinale et la lumière du jour, mettent la vérité en évidence. Dans la précédente leçon qui traite de l’apprentissage des fondements de la prière à la jeune fille, nous avons vu comment Allah Exalté soit-Il ordonne aux jeunes filles de se voiler et de garder dans leurs mémoires ce qu’on récite comme versets d’Allah et sagesse et d’accomplir la Salat dans leurs foyers. L’histoire que nous allons vous narrer met en exergue la jalousie et le zèle qui caractérisaient l’érudit Mohammad Amin Sheikho vis-à-vis de la dignité et l’honneur, alors qu’il était encore dans sa tendre enfance. Cette jalousie pour l’honneur des femmes, cet excès de zèle pour défendre leur dignité, on les retrouve dans son histoire avec le vendeur de légumes verts [ Voir le livre Rowd ar-Rayâhîn, p. 63 ]. Son souci majeur était de garder la jeune fille dans un environnement pur, fait de chasteté et de bonheur intime.

Nous vivons à une époque où la chasteté est un vain mot. Les mœurs sont dissolues, l’honneur n’existe que de nom. Les gens rivalisent d’ingéniosité pour satisfaire leurs désirs charnels vils. Dans leur quête effrénée de la jouissance éphémère et des biens périssables aux conséquences douloureuses, ils ont dilapidé tout ce qu’Allah leur a accordé pour gagner le paradis et la vie éternelle dans l’au-delà. Ils ont enjolivé la terre et paré les femmes et ont troqué les vertus contre les vices. C’est finalement une époque qui est à l’image de ses contemporains.

Le recul de la pensée et de la méditation est la principale cause de cette déliquescence. Une petite réflexion sur l’essence et l’importance des plaisirs charnels qu’Allah a placés dans l’homme nous amène à comprendre que l’objectif n’est pas une consommation ludique. Sinon, ils perdront leur valeur pour devenir de simples plaisirs précaires suivis de douleur. Ces plaisirs charnels doivent entraîner le progrès, car, en délaissant l’illicite dans le but d’avoir l’agrément d’Allah, ils gagneront cet agrément en plus du licite ici bas et le paradis dans l’au-delà.

[ Sourate an-Nâzi`ât (Les anges qui arrachent les âmes), verset: 40-41]

Mais, cette déchéance des valeurs est récente. Il n’y a pas très longtemps, les gens étaient très attachés à la chose religieuse, que ce soit en privé ou en public. Leur sincérité et leur amour d’appliquer les lois apparentes d’Allah avait déteint sur d’autres religions et d’autres peuples. Sous d’autres cieux, le voile était porté par toutes les femmes, sans distinction de religion. La décence et la pudeur prévalaient dans l’accoutrement des femmes, pas la perversion et la transgression de la loi d’Allah qui règnent dans nos rues aujourd’hui.

Début de l’histoire

Le jeune Mohammad Amin Sheikho n’était pas un enfant timide. À neuf ans, il affectionnait le jeu comme les enfants du quartier qui étaient de la même génération que lui. Mais, même dans le jeu, il demeurait discipliné. Il y avait un temps imparti au jeu. Quand ce temps expirait, il rentrait à la maison en compagnie de ses camarades avec qui il échangeait en toute convivialité. Ils empruntaient la seconde rue qui menait chez eux, situé face au hammam de la rose dans le quartier du marché de Sârouja à Damas.

Un jour, en passant dans la rue, il entendit une porte s’ouvrir allégrement. Une fillette de douze ans sortit, tête découverte, cheveux au vent, visage scintillant. Elle cherchait son petit frère sorti de la maison.

La jalousie, la magnanimité, l’honneur bouillonnèrent dans son cœur. À cette époque dominée par le conservatisme et l’observance des rites islamiques, lorsqu’une femme, quel que soit son âge, découvrait sa tête, cela était considéré comme un sacrilège. Il ne put supporter cette scène. Il ramassa une grosse pierre et visa sa tête. Elle se précipita de fermer la porte. Elle savait que c’était elle inéluctablement qui était la cible, vu son infraction. Elle échappa belle. Le choc était tellement violent que la porte se fissura.

Effarée, la jeune fille naïve qui minimisait son infraction se sauva dans sa chambre. Tandis que, le jeune homme poursuivait sa marche, non sans avoir réprimé cette violation flagrante des choses sacrées. Cette répression spontanée, violente, mais sage, devait servir de leçon aux autres femmes qui s’hasarderaient à se découvrir la tête en sortant de la maison.

Cette scène se déroula en l’absence du chef de la famille. Un homme robuste redouté dans le quartier pour sa bravoure. Dès qu’il rentra, les jeunes du quartier s’empressèrent de lui narrer les faits tels qu’ils les avaient vécus. « Votre fille sortait chercher son petit frère. Mais, comme elle n’était pas voilée, le jeune Mohammad Amin a failli, avec son zèle, lui écrabouiller la tête, n’eût été sa vigilance et sa promptitude. La grosse pierre s’est abattue sur la porte et l’a endommagée comme vous pouvez le constater. »

Immédiatement, il attacha son cheval à un anneau de sa porte et se rendit au domicile de Mohammad Amin. Il frappa à la porte. Imperturbable, c’est le jeune homme pur qui vint lui ouvrir. Contre toute attente, le père de la jeune fille ne se maîtrisa pas. Il s’avança vers le gamin, le serra dans ses bras et le couvrit d’éloges et de baisers à la joue: « Tu es le lionceau du quartier. Que tes mains ne périssent jamais. Pourquoi ne l’as-tu pas atteinte? Il fallait lui fracasser la tête. »

Voilà l’attitude méritoire d’un père soucieux d’élever ses enfants dans la dignité et le respect des principes islamiques. Au lieu de venger sa fille, il a plutôt salué l’acte du jeune homme. Au café du quartier, ses compères l’attendaient de pied ferme. Mais, ils furent déçus lorsqu’ils apprirent que le gamin impertinent n’avait pas été corrigé. Tout au contraire, lorsqu’il entra dans le café, d’un air grave et serein, il monta sur l’estrade et dit à haute voix: « Louange à Allah! Nous, hommes du quartier, pouvons nous estimer heureux. En notre absence, nos enfants protégeront bien notre dignité. » Puis, il leur conta l’histoire avec beaucoup d’admiration et rendit hommage à cette jeunesse digne d’assurer leur relève.

Exercices:

1-Le Prophète (pbsl) a dit: « Celui qui abandonne la prière est dépourvu de tout bien. » Explique et commente ce hadith

2-Pourquoi Allah Exalté soit-Il a-t-Il institué cinq prières quotidiennes à accomplir de jour comme de nuit? Que gagne le croyant en accomplissant assidument sa prière?

3-Commente le noble verset suivant:

4-Pour quelle raison les croyants iront-ils au paradis le Jour de la Résurrection?

5-Que dit le père de la jeune fille à Mohammad Amin quand ce dernier lui ouvrit la porte?